Quand une prise de conscience devient le tremplin d’une révolution durable…

25 septembre 2024

Quand une prise de conscience devient le tremplin d’une révolution durable…

Nouvelle série Viva Vaud : Envisager

Yves Joliat sur le toit d'un des parkings gérés par PMS SA
(photographie : Anaïs Salson)

Imaginez diriger une entreprise dont le cœur de métier – le stationnement de voitures – n’a rien de sexy, et encore moins d’écologique. C’est exactement la situation dans laquelle se trouvait Yves Joliat, à la tête d’une société spécialisée dans la gestion de parkings, PMS SA (Parking Management Services SA).   

Mais plutôt que de se résigner à cette image vieillotte et polluante, Yves a décidé de tout changer. 

« Nous recevions des mails incendiaires…. Quand il y a eu la restriction énergétique (annoncée par la Confédération) les gens nous disaient : “vos beaux parkings sont allumés toute la nuit, c'est un scandale ! C'est Versailles !” Alors, nous nous sommes dit : “mais que peut-on faire par rapport à ça?  » 

Vue en contre-plongé de l'un des parkings gérés par PMS SA
(photographie : Anaïs Salson)

Cette question a été le déclencheur… 

Pour Yves, rester dans le statu quo était impensable. « Notre cœur de métier, le stationnement de voitures, n'était pas perçu comme écolo », dit-il sans détour. Il a donc pris les choses en main. Plutôt que de se contenter de petites actions pour redorer l’image de son entreprise, il a choisi de remanier toute la stratégie. « Comment entraîner toute une équipe, et nos clients, dans cette démarche ? » Une question qui a donné naissance à un mouvement bien plus grand que prévu.

« Nous avons été des pionniers pour mettre en place des points de recharge pour voitures électriques, nous avons instauré le recyclage depuis longtemps… mais que peut-on faire de plus ? Cette question, loin d'être rhétorique, nous a poussé à explorer de nouvelles voies, et à imaginer des solutions inédites pour réduire encore davantage notre empreinte écologique. »

  • Adoption de voitures électriques
  • Mise en place de pratiques de recyclage 
  • Utilisation de produits écologiques pour le nettoyage 
  • Installation de luminaires intelligents 
  • Récupération de la chaleur des parkings…   

Mais cette révolution ne s'est pas faite sans résistance. « Il fallait convaincre en interne avant d'être convaincu en externe », raconte Yves. Convaincre son équipe, et surtout le conseil d’administration, d’investir dans cette transition verte, était loin d’être évident. Mais Yves n’a pas reculé. Avec Natacha Spina, sa responsable marketing, à ses côtés, il a réussi à rallier les troupes à sa vision, ouvrant la voie à une série de changements audacieux.

Le temps, ce redoutable ennemi… 

Portrait de Yves Joliat
(photographie : Anaïs Salson)

Dans toute révolution, il y a un ennemi invisible, mais omniprésent : le temps. « Le temps c’est important, nous en avons peu, il ne faut pas trop le gaspiller », confie Yves, conscient de la course contre la montre pour réaliser ces ambitions. Mais là encore, la ténacité a payé. En six mois seulement, l'entreprise a décroché une certification. Un exploit rendu possible grâce au soutien de L’État de Vaud. « En six mois, nous nous sommes fait certifier, ce qui nous a apporté beaucoup de sérénité », se félicite-t-il.

Le pouvoir du réseau 

Yves a compris très tôt que pour mener à bien sa révolution, il ne pouvait pas avancer seul. 

« Nous avons accès à une communauté qui est entretenue aussi par Viva, les gens du canton, et qui nous a poussés à faire d'autres démarches », explique-t-il. S’entourer de personnes partageant les mêmes valeurs, échanger des idées avec des innovateurs d'autres secteurs, tout cela a permis à son entreprise de dépasser ses propres frontières et de voir grand.

La méthodologie au service de l’écologie 

Un des centres de contrôle
(photographie : Anaïs Salson)

S’engager, c’est bien. Mesurer ses progrès, c’est mieux.  « Nous nous sommes fait conseiller par des cabinets qui pouvaient nous accompagner dans nos démarches », explique Yves. Grâce à cette aide, l'entreprise a pu structurer ses initiatives, fixer des objectifs clairs et les suivre de près. La mesure de la consommation d'énergie, le bilan carbone, tout est passé au crible pour s'assurer que chaque action compte.

Pour Yves, le chemin vers la durabilité ne fait que commencer. « C'est une amélioration continue, et nous souhaitons déjà nous faire recertifier », annonce-t-il, avec une détermination qui ne faiblit pas. Loin de se contenter des succès obtenus, il envisage déjà les prochaines étapes, bien décidé à transformer son entreprise en un modèle pour les autres.

Et si demain, tout devait changer, à quoi ressemblerait notre métier? 

Si le métier de gestion de parking tel que nous le connaissons aujourd'hui n'existait plus, à quoi pourrait-il ressembler ? Cette question, loin d'être anodine, nous incite à une profonde réflexion sur l'avenir de nos métiers face aux transformations écologiques et sociales en cours. « Comment inventer son business de demain si tout change ? » C’est une question que l’on se pose beaucoup. » L'anticipation est clé, car « le futur, on ne le connaît pas, mais nous essayons de nous y préparer au mieux ». 

Imaginer des parkings devenant des espaces partagés pour des véhicules communautaires ou des lieux de culture de champignons peut sembler farfelu aujourd'hui, mais c'est précisément cette flexibilité, cette agilité dans la réflexion, qui permet de rester pertinent et résilient face à l'incertitude. Il s'agit de capitaliser sur ce que l'on a, sur notre savoir-faire en gestion, tout en étant prêt à l'adapter à des usages encore insoupçonnés. La gestion demeurera, mais de quoi, et pour qui ? Voilà le défi de demain !

L’histoire d’Yves est celle d’un homme qui a refusé de se laisser enfermer dans une image négative. « Rien que de commencer par des petites choses et d’être bien entouré, je trouve que c’est très positif », conclut-il. Son parcours est une leçon pour toutes les entreprises : avec du courage, de l'innovation et une vision claire, il est possible de transformer même le secteur le plus terne en un champion de l’écologie.

A l'intérieur d'un parking géré par PMS SA
(photographie : Anaïs Salson)